A la fin de la deuxième guerre mondiale, la Russie soviétique
décida de tirer les leçons du passé concernant l'état d'impréparation dramatique
auquel elle fut confrontée au moment du déclenchement des hostilités. Au premier plan
de ses préoccupations était la nécessité impérieuse d'harmoniser l'armement de poing
dont la multiplicité des calibres et modèles ne pouvait qu'être dommageable en cas de
conflit.
Suite au partage de
l'Allemagne vaincue, la Russie reçut dans sa zone d'influence les installations de la
célèbre firme Walther à Zella-Mehlis. Il est très probable que de nombreux documents
techniques furent mis à disposition des ingénieurs russes actifs dans l'armement.
Lors de l'annonce d'une
compétition en vue du développement d'une arme de poing destinée à remplacer le
Tokarev TT33 vieillissant, la crème des techniciens dans le domaine (Tokarev, Simonov,
Korovin, Voyevodin, Rakov, Makarov, ...) se mirent au travail sur base des quelques
revendications formulées par l'armée comme par exemple :
l'installation du verrou de chargeur sous la poignée.
La majorité des
prétendants confirmés étaient déjà d'un âge avancé (Tokarev avait 74 ans, Korovin
62 ans) où avaient d'autres intéressant projets en cours (Simonov). Cette situation
conduisit le jeune Makarov au premier plan.
Il est habituel de
présenter les pistolets dont la procédure de démontage s'apparente à celle des Walther
PP comme des copies de ceux-ci. Bien que ces prestigieux modèles, à l'instar des
pistolets de type Browning, ont inspiré un grand nombre de concepteurs, dont certainement
Makarov lui-même, il serait parfaitement inexact d'assimiler le pistolet Makarov à un
pistolet Walther.
Le Makarov, comme nous
le verrons dans les pages suivantes, possède un grand nombre de particularités
spécifiques qui en font une arme originale et digne d'intérêt. |